Le château des nymphes
Lorsque la cour partait dans le palais d’été, les souverains traversaient la ville avec des charriots chargés de tout ce dont ils avaient besoin : linge, vaisselle, tableaux, meubles, rideaux, tentures accompagnés de tout leur personnel, quand ils repartaient il laissaient le château vide et faisaient le déménagement dans le sens inverse.
Une autre résidence secondaire, Nymphenburg (palais des Nymphes) la décoration du hall en est le motif.
Construit en 1664 par les parents de la petite dauphine,
mariée au dauphin, fils de Louis XIV et parachutée à Versailles à l’âge de 12 ans et qui y mourra à 30 ans, sa mère Henriette Adélaïde de Savoie prétendante au trône de France mais Louis lui préféra Maria-Teresa d’Espagne, aussi laide mais plus intéressante politiquement; elle a reporté sa frustration de n’être que princesse Bavaroise sur sa fille en espérant qu’elle devienne reine de France… Ratée. Louis XIV enterra tous ses enfants.
Adélaïde a préféré, aux artistes du pays, des peintres et architectes Italiens et a importé traditions et culture italiennes comme le carnaval « Fasching », l’Opéra, des gondoles pour naviguer sur les canaux et même un navire d’apparat copié sur celui du Doge de Venise et nommé aussi
"Il Bucentoro ".
IL a navigué sur le lac de Starnberg.On en a gardé que gravure et tableau car il a brûlé.
Une autre Wittelsbach, Elisabeth (Liselotte) ira à Versailles et sera, pour son très grand malheur, la mère du régent et seconde épouse de Monsieur, frère du roi, après l’empoisonnement d’Henriette d’Angleterre par ses mignons. Si l’histoire vous intéresse, je vous recommande la lecture de sa correspondance !
Le Nymphenburg aussi à l’ouest de Munich,est à l’origine, une villa à l’italienne que son successeur agrandira pour être à la hauteur d’un titre qu’il ambitionnera : Empereur du St Empire, monopole depuis longtemps et jalousement gardé par les Habsbourg.
Palais d’été plus inspiré par Vaux-le Vicomte que par Versailles avec de beaux canaux, et des pièces d’eau, des parterres à la française mais un superbe parc à l’anglaise où vivent encore des biches.
À une époque où notre roi soleil prenait un bain par an. Les princes de Bavière avaient une piscine couverte.
Le «Badenburg » le seul pavillon du parc touché par les bombardements et bien sûr restauré. C'est une petite piscine avec de jolies fresques, où sûrement se passaient aussi de jolies frasques dans les chambres du dessus !
Maximilien–Emmanuel II, le héros du siège de Vienne contre les Turcs fut assez choqué, de la déplorable hygiène sous les ors de Versailles, où fidèle à la France, il se réfugia en 1704 pendant la guerre de succession d’Espagne avec l'Autriche. C'est Le fils ou petit fils de Louis XIV qui devint Roi d’Espagne. L’histoire de l’Europe ? Une histoire de famille !
Il en rapportera une galerie de portraits des beautés de la cour, une demi–douzaine dont quelques batardes du roi et de la Montespan. Bien que sa femme soit autrichienne. L’Autriche occupe la Bavière 7 ans.
Ana Antonia d'Autriche
Louis premier fera mieux, il fera peindre 36 portraits pour sa galerie de beautés, femmes de la famille aussi bien aristos qu’aventurières et roturières tout ce qui lui passait à portée d’yeux et pour quelques une à portée de mains.
Celle-ci : Hélène Sedlmayr petite servante venue au château pour apporter les jouets de Noel commandés pour les enfants princiers, elle fut remarquée par Louis I° qui lui demanda de venir poser pour sa galerie de portraits.
Elle rencontra alors un serviteur et se marièrent sous la houlette de Louis ; elle vécut au château et eut beaucoup d’enfants, paraît-il qu’elle fut heureuse. L’histoire ne dit pas si il fit usage de son droit de cuissage. Toutes ces femmes ont une histoire plus ou moins intéressante ou tragique.
Parc fermé attenant au jardin botanique, où l' on trouve quelques jolis pavillons.
Pagodenburg : Un ravissant pavillon chinois,
Où la cour venait jouer aux cartes, prendre le thé, et se divertir.
décoré de laques et de tapisseries chinoises.
L’Amalienburg, superbe petit pavillon de chasse, bijou rococo, décoré et conçu par le génial François Cuvillier, avec des cuisines « modernes » décorées de carreaux peints à la main magnifiques !
La princesse Amalia cuisinait elle-même les faisans. Elle les avait abattus depuis le petit belvédère circulaire aménagé sur le toit, on lui rabattait les oiseaux, qu’elle tirait. Elle était obèse Amalia et ne pouvait aller à la chasse ! À l’origine le pavillon ne lui était pas destiné, mais pour abriter les amours des nombreuses maîtresses du Prince, mais Amalia ayant eu vent de ce pavillon, le prince pour calmer son courroux lui en fit cadeau en lui disant que c’était une surprise. C’était le théâtre de fêtes pour les amis intimes de la princesse.
Il y a une chambre, avec l'escalier pour monter sur le belvédère.
Il y a un salon des glaces superbe,
un petit salon superbe des toilettes oui, oui ! et des niches décorées pour les chiens de chasse.
Maximilien Emanuel fit construire, sur la fin de sa vie, une ruine artificielle le "Magdalenkaluse"avec aménagement spartiate ou monacal pour expier ses péchés de chair! Il était temps !
le petit village une très pâle imitation du petit Trianon !
Et une « cabane » avec jardin, aire de jeux pour le jeune prince,le futur Louis II.
Un pavillon en bois avec un étage, plus tard il se construira d’autres « cabanes ».
Dans cette chambre naquit Louis II dont le mobilier a été offert par Napoléon. Le grand miroir était destiné aux témoins de la naissance. C’était un protocole obligatoire pour empêcher toute substitution en cas de mort-né ou d’un sexe indésiré. L’héritier légitime d’un trône était toujours un enjeu considérable dans la géopolitique de cette époque. Ainsi des hommes, en général, n’assistaient pas directement à l’accouchement mais en regardant les opérations dans le miroir afin de moins gêner la femme. Celle-ci est meublée en style empire, en effet Napoléon qui maria Eugène de Beauharnais à une fille de Louis I°, devenu roi par la grâce de l’empereur. Il offrit aussi une salle à manger jaune et un salon bleu. dernier cri pour l’époque.
LLes canaux qui devaient être prolongés jusqu’à un autre château, celui de Schleißheim plus au nord de Munich, ne furent jamais achevés par manque de moyens. Les Turcs faits prisonniers lors du siège de Vienne servirent de mains d’œuvre pour creuser tous les canaux et faire tous les travaux des châteaux.
Une rue leur est consacrée « Turken Strasse » La main d’œuvre étrangère ici date déjà du XVIII°.